Le marché canadien des modificateurs de la réponse biologique, 2015
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Le marché des médicaments désignés sous le nom d’agents rhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM) biologiques a évolué rapidement au cours des deux dernières décennies en raison de nouveaux médicaments et de nouvelles indications qui le redéfinissent continuellement et contribuent à sa croissance remarquable à la fois à l’échelle nationale et internationale. La première édition du Rapport sur la situation du marché du CEPMB met l’accent sur cette catégorie de médicaments et fournit des renseignements sur l’augmentation de l’utilisation, les parts du marché, l’établissement des prix, les coûts de traitement annuels et la vaste gamme des médicaments propres aux fabricants qui opèrent dans ce domaine. Le rapport examine les marchés canadiens selon une perspective nationale et du point de vue des payeurs publics et privés tout en les situant dans un contexte international.
Les comparaisons internationales sont axées sur les sept pays pris en considération par le CEPMB lorsqu’il évalue les prix des médicaments brevetés (CEPMB7), soit la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis. Certaines parties de l’analyse comprennent également d’autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Résultats clés
1. Les ventes et l’utilisation d’ARMM biologiques sont plus élevées au Canada que dans la plupart des marchés internationaux comparables
En 2015, les ARMM biologiques représentaient 10,3 % du marché pharmaceutique canadien. Cette part de marché était plus importante que dans presque tous les pays du CEPMB7 (qui se situait entre 4,1 % et 7,7 %), la Suisse étant la seule exception avec une part de marché de 11,6 %.
Les ventes d’ARMM biologiques au Canada ont presque doublé de 2010 à 2015. Cette hausse était supérieure à celle de tous les pays du CEPMB7, à l’exception des États-Unis.
Le taux de consommation d’ARMM biologiques par habitant au Canada est parmi les plus élevés des pays du CEPMB7, ce qui pourrait s’expliquer entre autres par variations des différences dans le profil démographique et le profil des maladies des populations.
Description de la figure
Ce graphique à barres représente la part de marché des ARMM biologiques par rapport au total des ventes de produits pharmaceutiques au Canada et dans les pays du CEPMB7 de 2010 à 2015.
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|
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
Canada |
5,8 % |
6,9 % |
7,9 % |
9,2 % |
9,8 % |
10,3 % |
France |
3,8 % |
4,0 % |
4,7 % |
5,1 % |
5,4 % |
5,7 % |
Allemagne |
5,1 % |
5,7 % |
6,4 % |
7,0 % |
7,4 % |
7,7 % |
Italie |
3,5 % |
3,8 % |
4,1 % |
4,3 % |
4,5 % |
4,1 % |
Suède |
8,6 % |
9,6 % |
10,4 % |
11,2 % |
11,7 % |
11,6 % |
Suisse |
5,7 % |
6,5 % |
7,3 % |
7,7 % |
7,7 % |
7,7 % |
Royaume-Uni |
5,0 % |
5,8 % |
6,6 % |
7,0 % |
7,1 % |
7,2 % |
États-Unis |
4,3 % |
4,7 % |
5,5 % |
6,1 % |
6,5 % |
7,0 % |
2. Les Canadiens utilisent principalement des ARMM biologiques dont les coûts de traitement sont les plus élevés au pays
Les trois ARMM biologiques les plus vendus au Canada, qui comptaient pour plus des trois quarts des ventes en 2015, affichaient le coût annuel moyen le plus élevé par patient.
Selon les données des régimes publics, le coût annuel moyen du Remicade (27,3 k$), de l’Humira (15,8 k$) et de l’Enbrel (14,6 k$) était considérablement plus élevé que celui des autres médicaments dans cette catégorie (qui se situait entre 11,3 k$ et 13,4 k$).
Le Remicade représentait près de 40 % du marché canadien des ARMM biologiques et coûte environ 50 % de plus par patient que la moyenne dans sa catégorie selon les données de 2015 des régimes publics d’assurance-médicaments.
Description de la figure
Ce graphique à barres montre les ventes de chaque médicament en 2015, exprimées en pourcentage du total des ventes d’ARMM biologiques au Canada et dans chaque pays du CEPMB7.
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|
Remicade |
Humira |
Enbrel |
Rituxan |
Simponi |
Orencia |
Actemra |
Cimzia |
Kineret |
Canada |
39,4 % |
25,1 % |
15,0 % |
10,2 % |
4,1 % |
2,4 % |
1,7 % |
1,4 % |
0,1 % |
France |
23,1 % |
29,4 % |
16,8 % |
16,0 % |
5,1 % |
3,2 % |
3,6 % |
2,2 % |
0,5 % |
Allemagne |
13,7 % |
34,1 % |
19,5 % |
13,3 % |
6,4 % |
2,7 % |
5,7 % |
4,2 % |
0,3 % |
Italie |
11,9 % |
28,1 % |
23,0 % |
19,1 % |
6,9 % |
4,7 % |
3,7 % |
2,2 % |
0,4 % |
Suède |
18,7 % |
27,9 % |
21,6 % |
11,6 % |
8,5 % |
3,4 % |
4,0 % |
3,9 % |
0,5 % |
Suisse |
22,8 % |
23,5 % |
14,6 % |
13,9 % |
12,2 % |
4,2 % |
5,7 % |
3,1 % |
0,0 % |
Royaume-Uni |
16,3 % |
35,3 % |
20,1 % |
14,4 % |
4,0 % |
2,2 % |
3,6 % |
3,9 % |
0,2 % |
États-Unis |
16,9 % |
35,7 % |
22,2 % |
12,3 % |
3,1 % |
4,5 % |
1,9 % |
3,4 % |
0,1 % |
Description de la figure
Ce graphique à barres indique les coûts de traitement annuels moyens par bénéficiaire (marge bénéficiaire et frais d’exécution exclus) dans les régimes publics d’assurance-médicaments de 2010 à 2015. Le coût de traitement de chaque ARMM biologique est indiqué de même que le coût moyen de la catégorie de médicaments.
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|
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
Taux annuel de hausse |
Remicade |
21,1 k$ |
23,5 k$ |
24,4 k$ |
25,9 k$ |
27,0 k$ |
27,3 k$ |
5,2 % |
Humira |
13,1 k$ |
14,3 k$ |
14,9 k$ |
15,4 k$ |
15,7 k$ |
15,8 k$ |
3,8 % |
Enbrel |
11,9 k$ |
14,0 k$ |
14,0 k$ |
14,5 k$ |
14,7 k$ |
14,6 k$ |
4,1 % |
Rituxan |
10,7 k$ |
11,7 k$ |
13,4 k$ |
13,0 k$ |
12,3 k$ |
12,1 k$ |
2,5 % |
Simponi |
– |
– |
11,8 k$ |
12,7 k$ |
13,5 k$ |
13,4 k$ |
4,3 % |
Orencia |
10,1 k$ |
11,3 k$ |
12,6 k$ |
12,4 k$ |
11,1 k$ |
11,3 k$ |
2,4 % |
Actemra |
– |
– |
9,6 k$ |
10,9 k$ |
11,8 k$ |
11,5 k$ |
6,2 % |
Cimzia |
– |
– |
10,6 k$ |
11,4 k$ |
12,0 k$ |
12,2 k$ |
4,1 % |
Kineret |
9,4 k$ |
10,5 k$ |
11,7 k$ |
11,3 k$ |
11,0 k$ |
11,5 k$ |
4,0 % |
Moyenne de la catégorie |
15,0 k$ |
16,5 k$ |
17,1 k$ |
17,9 k$ |
18,3 k$ |
18,4 k$ |
4,2 % |
3. Le Remicade, ARMM biologique le plus vendu, affiche le coût annuel par patient et le prix courant les plus élevés au Canada
Le prix médian du Remicade était 25 % inférieur dans les pays du CEPMB7 qu’au Canada. Cette différence de prix s’est traduite par des ventes de médicaments totalisant 224 M$ ou 1,0 % de l’ensemble du marché pharmaceutique canadien.
Description de la figure
Ce graphique illustre les ratios des prix étrangers par rapport aux prix canadiens pour le Remicade en 2015. Les prix étrangers tiennent compte des prix pratiqués dans les sept pays de comparaison du CEPMB et d’autres pays de l'Organisation de coopération et de développement économique. Le niveau du prix canadien du Remicade, soit 987 $, est égal à un.
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Mimimum européen |
Médiane de l'Organisation de coopération et de développement économique |
Médiane du CEPMB7 |
États-Unis |
Maximum européen |
0,62 |
0,65 |
0,75 |
0,89 |
0,96 |
Au Canada, les perfusions de Remicade sont administrées presque exclusivement dans des centres de perfusion financés par le fabricant, tandis que, dans les autres pays, les perfusions sont généralement réalisées dans les hôpitaux.
4. Le prix du biosimilaire de l’infliximab au Canada est semblable à celui observé dans les marchés étrangers et présente un potentiel d’économie important
En 2015, le prix courant du biosimilaire de l’infliximab au Canada s’élevait à 525 $, ce qui représente 53 % du prix canadien du Remicade.
Comme le biosimilaire de l’infliximab est seulement offert depuis peu au Canada, l’augmentation des ventes a été relativement modeste. Si l’utilisation du biosimilaire au Canada avait reflété l’utilisation médiane dans les pays de l’OCDE en 2015 (10,1 %), la situation se serait traduite par une réduction de 41,7 M$ des dépenses en médicaments. De même, si le taux d’utilisation du biosimilaire au Canada correspondait à celui de la Norvège (où le prix du biosimilaire est le plus bas et qui figure parmi les pays où l’on observe les plus hauts taux d’utilisation de biosimilaires [67,8 %]), les répercussions sur les coûts seraient considérables : une réduction de 280,1 M$ des dépenses en médicaments, ou 1,3 % du marché pharmaceutique total au Canada.
Description de la figure
Ce graphique à barres illustre les prix des biosimilaires du Remicade au Canada par rapport aux pays du CEPMB7 et à certains pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques en 2015. On a attribué la valeur de un au prix du Remicade au Canada, soit 978 $. Le prix des biosimilares au Canada est de 525 $.
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|
Biosimilaire de l’infliximab exprimé en pourcentage du prix du Remicade au Canada |
Excédent du prix du Remicade par rapport au prix des biosimilaires de l’infliximab |
Canada |
0,53 |
0,47 |
France |
0,62 |
0,00 |
Allemagne |
0,82 |
0,07 |
Italie |
0,56 |
0,08 |
Suède |
0,47 |
0,27 |
Suisse |
– |
0,96 |
Royaume-Uni |
0,65 |
0,07 |
États-Unis |
– |
0,89 |
Irlande |
0,64 |
0,20 |
Espagne |
0,63 |
0,14 |
Finlande |
0,61 |
0,26 |
Autriche |
0,57 |
0,24 |
Belgique |
0,56 |
0,09 |
Chili |
0,52 |
0,13 |
République tchèque |
0,52 |
0,02 |
Japon |
0,52 |
0,26 |
Slovaquie |
0,48 |
0,18 |
Hongrie |
0,45 |
0,19 |
Australie |
0,43 |
0,27 |
Portugal |
0,42 |
0,10 |
Pologne |
0,37 |
0,09 |
Corée du Sud |
0,35 |
0,02 |
Turquie |
0,22 |
0,01 |
Norvège |
0,18 |
0,39 |
5. Les régimes publics et privés canadiens d’assurance médicaments paient pour la majorité des coûts associés aux ARMM biologiques
Plus de 90 % des coûts associés aux ARMM biologiques sont remboursés par les régimes publics et privés, dans une proportion égale.
Au cours des dernières années, la hausse du coût total des ARMM biologiques dans les segments du marché publics et privés a été remarquable et est principalement attribuable au médicament le plus vendu, soit le Remicade.
Description de la figure
Ces deux graphiques illustrent les tendances relatives aux coûts des ARMM biologiques dans les régimes publics d’assurance-médicaments de 2010 à 2015.
Le graphique à surfaces montre la hausse des coûts des médicaments dans les régimes publics d’assurance-médicaments (au taux annuel composé de 19,3 %) sous forme d’un indice dans lequel on a attribué la valeur de un au taux de 2010. Les surfaces illustrent les contributions de chaque médicament à cette hausse, et le total des ventes de tous les médicaments est indiqué pour chaque année.
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|
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
Remicade |
0,44 |
0,57 |
0,67 |
0,80 |
0,91 |
0,99 |
Humira |
0,25 |
0,33 |
0,41 |
0,49 |
0,56 |
0,63 |
Enbrel |
0,28 |
0,34 |
0,38 |
0,41 |
0,42 |
0,41 |
Simponi |
0,00 |
0,03 |
0,05 |
0,07 |
0,09 |
0,10 |
Orencia |
0,02 |
0,03 |
0,04 |
0,05 |
0,06 |
0,07 |
Rituxan |
0,02 |
0,03 |
0,04 |
0,05 |
0,06 |
0,06 |
Actemra |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,06 |
Cimzia |
0,00 |
0,00 |
0,02 |
0,03 |
0,04 |
0,04 |
Kineret |
0,00 |
0,01 |
0,01 |
0,02 |
0,02 |
0,03 |
Totaux |
1,00 |
1,34 |
1,63 |
1,93 |
2,17 |
2,39 |
Ventes réelles |
337,4 M$ |
452,5 M$ |
551,3 M$ |
650,8 M$ |
732,9 M$ |
814,2 M$ |
Le diagramme circulaire connexe présente la part des coûts pour chaque médicament en 2015 :
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|
Part des coûts |
Remicade |
41 % |
Humira |
26 % |
Enbrel |
17 % |
Simponi |
4 % |
Orencia |
3 % |
Rituxan |
2 % |
Actemra |
2 % |
Cimzia |
2 % |
Kineret |
1 % |
Limites : Le rapport a été publié dans le cadre de l’initiative du SNIUMP et présente des renseignements sur les tendances liées aux prix, à l’utilisation et aux coûts des médicaments. Le rapport ne fait pas l’analyse de l’incidence ni de la prévalence de la maladie, de l’efficacité des traitements ou de l’incidence de la maladie sur le système de soins de santé ou de la société en générale.
Les ventes et les prix étrangers et canadiens sont fondés sur les prix courants des fabricants et ne tiennent pas compte des rabais et des remises déduites des factures, des accords de gestion du lancement ou des régimes d’accès aux patients.
Sources des données : Les principales sources de données sur les régimes publics et privés d’assurance-médicaments internationaux et nationaux canadiens comprennent la base de données MIDASMC (tous droits réservés) d’IMS AG; la base de données du SNIUMP de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS); la base de données sur les régimes privés d’assurance-médicaments d’IMS Brogan; la base de données Payer Insight d’IMS Brogan; et les examens du Groupe consultatif sur les médicaments pour usage humain du CEPMB. Les autres données ont été tirées de la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada; la base de données sur les médicaments orphelins de l’Agence européenne pour l’évaluation des médicaments; les rapports du Programme commun d’évaluation des médicaments de l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS); et les statistiques des Nations Unies sur la population mondiale.
Avis de non-responsabilité : Bien que le rapport soit fondé en partie sur des données fournies par l’ICIS et des données autorisées provenant de la base de données MIDASMC d’IMS AG, de la base de données Payer Insight d’IMS Brogan et de la base de données sur les régimes privés d’assurance-médicaments d’IMS Brogan, les déclarations, les conclusions, les opinions et les avis sont exclusivement ceux du CEPMB et ne peuvent être attribués ni à l’ICIS, ni à IMS AG, ni à IMS Brogan.
Le SNIUMP est une initiative de recherche qui fonctionne indépendamment des activités de réglementation du CEPMB.